Revenir
Écrire en toute liberté, y revenir, au noyau : les mots sont une kyrielle enroulée à l'intérieur j'y trouve une porte que je défonce. Revenir à la source, à l'évidence, à ce qui me fait, peu à peu mes pas dedans je m'enroule dans leur forme, les mots me font. Je reviens. Il n'y a que les mots pour dire. On a beau dire, faire, les mots font mieux et disent mieux. C'est la raison pour laquelle je reviens vers eux l'âme lourde, coupable d'éloignement, contrit comme un pénitent je demande pardon.
Je suis en train de lire l'autodictionnaire de P. Assouline, qu'il a construit à partir de propos, écrits ou dits, de Georges Simenon. Je vous le conseille. Sa lecture, en intégralité, comme un livre. On peut sans doute y entrer au hasard, mais rien ne vaut l'exhaustivité pour se rendre compte que Simenon, que je trouvais ogre, est délicat, capable d'admirations, d'enthousiasmes, drôle (par exemple il écrit à Gides qu'il ne lui parlera pas de son anthologie de la poésie française car d'en parler lui donnerait l'impression d'enter dans un salon du 17ième siècle en tenue de scaphandrier), et qu'il faut cesser de le voir comme un grantecrivain, c'est un ami, sincère et limpide.
J'ai vu dans la série "empreintes" l'épisode Jean-Claude Carrière : c'est un peu l'inverse. Une forme de pose et d'insincérité, une façon de complexifier à dessein les choses, d'en dire trop et d'en étaler, et je pense de se tromper. Comment le dire ? Je pense que Jean-Claude Carrière s'est souvent trompé, qu'il lit mal et perçoit mal le monde. Avant dernières en date : ces prises de position pour hadopi; dernière en date, sa conviction -l'air de rien- que le livre électronique va marcher. Cette personne m'énerve, car au pretexte qu'elle lit elle croit tout comprendre, et pire, elle donne son avis. Un ogre indélicat.
J'ai vu Bibliothèque Médicis, avec, seul, Alain Minc. J'ai bien aimé.
J'ai vu Bibliothèque Médicis, avec, cinq, climatologues et ministre et apiculteur. Je m'ennuie.